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  le blog du café repaire de Metz

Idée initiale de Daniel Mermet dans son émission "là-bas si j'y suis", le café-repaire est un lieu de débat citoyen, il en existe plusieurs dizaines en France (et ailleurs) ; les participants, sur un thème donné, échangent des points de vue, des infos, des idées,... - - * * * * * - - Le café repaire de Metz a été créé le 6 mai 2006 et mis en sommeil depuis le 6 juillet 2019 après donc 13 ans et 3 mois d'existence. - - * * * * * - - Mise en sommeil provisoire ou définitive ? L'avenir le dira !

Le rendez-vous du mois d'avril 2017

Publié le 8 Avril 2017 par leRepaire in le rendez-vous du mois

Il y a un an, les premières "Nuit Debout"

Le vœu en soufflant la bougie ? Que "Nuit Debout" continue, même si c'est autrement.Le vœu en soufflant la bougie ? Que "Nuit Debout" continue, même si c'est autrement.

Le vœu en soufflant la bougie ? Que "Nuit Debout" continue, même si c'est autrement.

la belle banderole de Nuit Debout - vue depuis la webcam de la place de la Comédie, Metz

la belle banderole de Nuit Debout - vue depuis la webcam de la place de la Comédie, Metz

"La liberté d'expression ou l'insurrection"

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Parmi les participants à ce débat, essentiellement des "nuitdeboutistes" messins, mais aussi un "nuitdeboutiste" de Grenoble, à Metz pour un temps indéterminé, ainsi qu'une personne ayant fait partie des "indignés".

La soirée fut riche d'enthousiasme, de souvenirs, d'échanges parfois vifs mais toujours dans la bonne humeur et surtout de chaleur humaine (Giloup, notre renard mascotte, n'avait encore jamais vu un tel débordement de sympathie entre personnes dont une bonne partie se rencontrait pour la première fois.... il était tout ému et joyeux, le petit renard)

Allez savoir pourquoi, la discussion a commencé sur les "gestes" d'expression qui émaillent les débats de "Nuit Debout", comme ce le fut pour les indignés.

CODE DE BON FONCTIONNEMENT - les gestes de l'auditoire

CODE DE BON FONCTIONNEMENT - les gestes de l'auditoire

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Certains les jugent inutiles, inappropriés, voire néfastes au bon déroulement d'un débat, d'autres carrément ridicules ; une autre partie des participants, au contraire, les approuve.

Leur rôle principal est, lorsqu'une personne s'exprime, de permettre à l'auditoire de réagir sans interrompre, ni gêner l'orateur.

Les applaudissements, les "bravos" (approbateurs) ou les sifflets et huées (désapprobateurs), eux, sont bruyants et ne respectent pas la parole de l'orateur ou oratrice qui devient alors inaudible. Et, si les gestes en question sont ridicules, en quoi taper dans ses mains ou crier "bravo" serait-il une réaction plus "intelligente" ?

Il ne devrait pas y avoir de règles lance quelqu'un. (!!!)

Mais il ne s'agit pas de "règles", encore moins de "lois" ; il s'agit de "CODE de bon fonctionnement" et la différence est fondamentale.

L'anarchie rejette (avec raison) les lois et les règles, cependant, et nous en avons eu un aperçu lors du débat de février sur le quotidien des opposants de l'aéroport de NDDL (voir l'article du 8 février 2017 sur ce blog), elle a besoin de codes tacites ou/et adoptés par la communauté pour être efficace et opérationnelle.

L'anarchie, malgré son refus des règles et des lois, est tout le contraire du chaos puisqu'elle se base sur la responsabilisation individuelle et collective, sur la solidarité ET son suivi naturel de codes de bon fonctionnement ; nous sommes très loin du chacun pour soi, du chacun fait ce qu'il veut sans se préoccuper des autres. 

"Ni dieu, ni maître" ne signifie pas "place à la volonté du plus fort sans aucune retenue et tant pis pour les autres" ... au contraire.- "ni dieu, ni maître" signifie "nous sommes capables de nous auto-gérer harmonieusement grâce aux codes de bon fonctionnement, sans nuire à personne et sans qu'une autorité prétendument supérieure nous gouverne".

Mais fermons cette parenthèse qui n'a que trop duré.

Ah ! Parmi ce qui  a fait consensus lors de ce débat, il en est un qui concerne l'aberration de la recherche "obligatoire" de ... consensus. Cela ressemble trop à "la pensée unique" - il faut autre chose ; une sorte de compromis non rigide donnant possibilité de nuancer selon les circonstances et les individus sans que cela n'aille évidemment  à l'encontre manifeste des décisions collégiales.

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Le rendez-vous du mois d'avril 2017

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Avec le recul qu'est-ce-qui a empêché les "NUITS DEBOUT" de perdurer comme ce fut le cas des indignés en 2011-2012 ?

[Remarquons que les "nuits debout" et "les indignés" se sont déroulés les unes et les autres avant la grand-messe des élections présidentielles... est-ce une coïncidence ou cela tend à démontrer qu'une effervescence s'est emparée de la population à la fin d'un quinquennat l'un et l'autre décevant ?]

Les premiers jours les personnes rassemblées étaient nombreuses, motivées, enthousiastes.

Au fil du temps, beaucoup ne venait plus ou seulement de temps en temps.

Les "nuit deboutistes", comme les indignés, ont d'abord fait face à des militants de certains partis politiques et/ou de certains syndicats, habitués à la sémantique politicienne et à leurs méthodes qui tenaient le crachoir et ne pouvaient s'empêcher de "faire la leçon", donner des conseils, imposer leur point de vue, voire tenter de recruter. On pourrait les qualifier de "faux amis" car, même de bonne foi, ils ne parviennent simplement pas à comprendre les motivations des citoyens qui aspirent à bien autre chose qu'à ce qu'ils proposent [et qui ne fonctionnent pas, sinon, nous n'en serions pas là].

Il est extrêmement dommageable que "Nuit Debout" n'ait pas pu profiter de l'expérience des indignés. Cette étape-là, démotivante et décourageante, aurait pu être sautée ou, au moins, vite écartée.

Il a fallu également se défendre des provocations et incursions des fachos. Les indignés ont eu le même problème. Chaque soir, quand ils arrivaient au rendez-vous quotidien, ils constataient les inscriptions et autres dégradations que les fachos avaient commis en leur absence.

Ils en étaient arrivés à peindre en noir leur banderole pour plus qu'aucun graffiti malveillant ou/et raciste n'y soit visible, puis, à ramener chaque jour chez l'un ou chez l'autre les autres pancartes mises à disposition des passants qui étaient invités à s'y exprimer.

banderoles et "mur de la démocratie" - indignés de Metz, 2011banderoles et "mur de la démocratie" - indignés de Metz, 2011
banderoles et "mur de la démocratie" - indignés de Metz, 2011banderoles et "mur de la démocratie" - indignés de Metz, 2011
banderoles et "mur de la démocratie" - indignés de Metz, 2011banderoles et "mur de la démocratie" - indignés de Metz, 2011

banderoles et "mur de la démocratie" - indignés de Metz, 2011

Cliquez sur les images pour les agrandir

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Et puis, se réunir tous les soirs, tous les soirs, c'est usant, fatigant, une fois passée l'exaltation des premières semaines - certains ont un emploi, une famille, font des études - s'inscrire dans la durée de cette façon est mission impossible.

Il fallait trouver des actions à effectuer, de celles qui soudent, de celles qui relancent l'enthousiasme.

Mais il était un peu tard - le nombre de personnes étaient de moins en moins élevé.

Les indignés, en place depuis mai 2011 n'ont commencé à véritablement faire des actions qu'à partir du mois d'octobre. Ils n'étaient plus qu'une poignée. Ils ont vivement regretté de ne pas y avoir pensé plus tôt.

Encore une foi, si "nuit debout" avait pu profiter de leur expérience  !!!

Tout le monde sait maintenant ce qu'est une ZAD .... savez-vous ce qu'est une ZAT ?

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ZAT = Zone d'Action TemporaireZAT = Zone d'Action Temporaire

ZAT = Zone d'Action Temporaire

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"Cela n' a abouti à rien", entendons-nous souvent. Mais c'est ignorer que le but n'est pas "d'aboutir" à quelque chose de concret - les mouvements tels les "indignés" ou les "nuits debout" sont des exutoires, l'occasion de se parler en tant que citoyens, de prendre conscience et faire prendre conscience qu'il existe d'autres façons d'être citoyen, d'échanger des idées, de créer du lien, de penser autrement, ..... de ce point de vue, c'est une réussite.

L'histoire prouve qu'une révolution, qu'un changement de société, cela ne se produit pas en quelques semaines, ni en quelques mois, mais sur plusieurs années. Les graines de la révolution de 1789 ont été plantées au temps de Louis XIV.... lorsque, à la fin de son règne, la France était exsangue à cause des guerres et à cause du luxe indécent dans lequel vivait la noblesse comparé à la pauvreté du peuple. Tout cela a fini par vraiment n'exploser que sous Louix XVII.

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Certains des anciens "nuit deboutistes" se sont engagés dans des luttes comme celle contre l'enfouissement des déchets nucléaires à Bure, comme l'ont fait certains des anciens indignés messins, engagés, eux, dans la lutte contre l'aéroport de NDDL.

Aucun des participants à ces mouvements n'en sont sortis indemnes politiquement parlant - ils ont acquis une certaine conscience politique (politique, mais, et cette nuance échappe trop souvent aux militants chevronnés des partis politiques et des syndicats, pas politicienne, même si certains militent actuellement dans le cadre de la campagne présidentielle, notamment au sein du mouvement la France Insoumise).

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Le rendez-vous du mois d'avril 2017
Le rendez-vous du mois d'avril 2017

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Alors ? "Nuit Debout", c'est  fini ?

Que nenni !!!

Forts de leurs expériences passées, les "nuit deboutistes" présents à ce débat ont répondu un "oui" fort et vibrant à la question "prêts à recommencer ?"

Et les idées d'action ont fusé.... et la volonté de s'unir avec des associations (dont certaines présentes à ce débat par des personnes y adhérant) s'est exprimée avec ardeur.... et des projets se sont dessinés.... et ... nous y serions encore s'il n'avait pas été l'heure de se séparer non sans se faire l'accolade, se taper dans le dos, se faire la bise, etc....

Le rendez-vous du mois d'avril 2017

Un documentaire audio qui vaut la peine de prendre les 35 minutes nécessaires à l'écouter :

https://www.arteradio.com/son/61658409/2017_n_aura_pas_lieu

" L'année dernière, Olivier, participant actif à l’éphémère Radio Debout, a encore une fois cru à la révolution. Vu les échéances électorales qui arrivent, la redescente est dure. 35 minutes d'aller-retours entre 2016 et 2017, entre Nuit debout et les présidentielles, entre les lacrymos et les manifs de flics, entre Lyon et Paris, entre ses rêves et la vraie vie... "

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